Mercredi 1 avril 3 01 /04 /Avr 22:45
J'aurais aimé que le Diable m'emporte   
  
 Juste une petite histoire. Quelques idées noires pour en éclairer d’autres. Une fiction jalonnée de ressentit et de fantasmé. Juste une petite histoire mais qui peut soulager si on sait l’écouter. Ce soir là, j’aurais aimé que le Diable m’emporte. Qu’il ouvre le sol, me prenne sur son épaule et reparte pour cet abîme flamboyant qu’est le sien. En bas, sous mes pieds (d’après les croyances populaires) existe un sous-sol empli d’une trop grande chaleur, d’une luxure à tout faire et de pêchés. C’est comme ça qu’on le décrit, non ? Alors qu’a-t-il à envier au paradis puisqu’on a qu’a ce laisser aller, là en bas. Le paradis c’est bien mais il faut mériter ça place la haut… Il faut être pur et sage…. Je ne le suis pas. Je suis dépravé. Non, il aurait vraiment fallu que le Diable m’emporte. J’aurais été un parfait disciple. J’avais pourtant tenté la pureté. Les simples pensées, joyeuses et innocentes. Celles de nos rêves. Mais je me suis fais baiser, tout simplement. Moi qui la respectais cette garce. Elodie… tu m’as déçus…tu m’as fais mal… Elle m’a abandonné sans me donner de vraies raisons. Je l’ai aimé, croyant qu’elle aussi …. En fait, j’aimais dans le vide. Elle m’a promis le ciel, je n’ai même pas obtenu une place en enfer. L’enfer de Dante et ses sept pêchés capitaux. Ces pêchés qui ne sont, enfin de compte, que de petits plaisirs auxquels on s’abandonne. Mais pour le paradis, il faut être fort. Il faut résister. J’en ai plus envie. Je ne veux plus me battre ou être fort étant donné qu’en échange je n’ai rien eu. Alors pourquoi ne pas se laisser aller. Le Diable ne venant pas, j’ai décidé d’aller le chercher moi-même. Je savais où le trouver. Je savais quels visages il pouvait avoir et surtout où et comment le débusquer. Jamais je n’avais osé le faire jusqu'à ce soir là. Cette fois c’était différent. Je me laisserai succomber aux plaisirs interdits. D’un pas décidé, j’arrivais devant l’endroit en question. Petite boite discrète, quasiment planqué sur les quais mais ceux qui voulaient la trouver savaient où se rendre et maintenant, j’étais l’un d’entre eux. Un de ceux qui vivent avec ce que les gens «normaux » dénigrent. Les gens «normaux » y pensent. Ils aimeraient entrer mais ce que l’on dit de ces milieux. Que c’est mal, c’est sale, c’est mauvais. C’était peut-être le cas mais j’en avais mare de tout le reste. L’amour, celui que l’on donne avec le cœur, n’a pas voulu de moi. J’eut, une fois de plus, une pensée furtive pour Elodie. Ce visage d’ange. Un sourire qui ne sera plus jamais pour moi. Tant pis, je prendrais l’autre option. Là, personne ne me refusera l’entrée. De loin, ce n’était qu’un cube de brique rectangulaire. Il était massif, haut et large. Du coté rue, rien ne permettait de dire que c’était habité. Il n’y avait pas de portes ni de fenêtres, juste des briques. Comme un mur au derrière vide. C’était bien l’effet que l’on ressentait quant on passait côté rue. C’est à quelques mètres plus loin, six ou sept je dirais, qu’une sombre ruelle permettait l’accès aux quais. En longeant le bord de l’eau, on arrivait en face de ce fameux cube. Quelques caisses de bois superposées formaient une allée qui menait directement à l’entrée. Je me tenais au milieu de quelques mégots, devant la porte métallique qui menait à mon enfer tant loué. Jamais auparavant je n’avais pensé qu’un jour j’oserais y pénétrer. D’ailleurs, jamais je n’étais allé de ce côté du mur de brique. Je savais ce qu’il cachait, gardant ces rumeurs pour nourrir mes fantasmes. Et ma belle qui m’avait abandonné…Elodie…qu’en penserait-elle…elle est si…pure… NON ! Je la laisse, elle et sa pureté. Loin derrière moi. Je remarquais que derrière il n’y avait pas non plus de fenêtres. Comme une confirmation des «on-dit » sur l’existence d’un établissement nocturne. Au-dessus du carré d’acier, un néon gondolé empli de lumière bleu lâchait son message toutes les trois secondes environ. Une… L’entrée Deux… Des Trois… Artistes … Alors c’est ainsi que tu t’appelle. Pensais-je. Les rumeurs ne lui donnaient pas vraiment de nom. C’était «la boite », celle des quais. Le «Cube Rouge » parfois. Le «diablo » selon certains. Jamais je n’avais entendu parlé de «l’entrée des artistes ». L’extrémité du L s’enfuyait en queue fourchue et le A portait des cornes. C’était bien là. J’allais m’aventurer à l’intérieur d’un lieu que je mystifiais. Un lieu vague portant de faux noms sur lequel je crachais quant ont les évoquaient en public. J’allais faire parti du mythe, de la rumeur. Et cela sans que personne ne le sache. Je n’aurais pas de nom, tout comme le reste. Avant même de m’en apercevoir, j’avais la poignée en main. Un léger son me parvenais déjà. Une musique lancinante il me semble, mais je ne percevais que des sons de basse. La porte céda sans problème, m’invitant dans un léger souffle qui laissa se répandre des effluves d’odeurs et de lumières sombres. Une forte odeur. Parsemé de tabac, de renfermé, d’alcool et d’autres saveurs que je ne connaissais pas – encore. Un peut effrayer mais très désireux, je m’engouffrais derrière le morceau de fer puis la ferma, laissant le monde des gens «normaux »avec toutes leurs frustrations et leurs vies aux apparences paisibles derrière moi. J’étais entré dans le mur de brique, profanant les rumeurs. Je me souviens avoir fermé les yeux, instinctivement. Je ne sais pas si c’est à cause de la fumé qui me piquait ou si c’était pas peur de ce que j’allais y voir mais je me rappel cette poussée d’adrénaline que j’ai eu une fois les paupières levées. Et le reste. Etrange. Agréable. Interdit Grisant. C’est à peut près ça que j’ai ressenti. L’excitation mis à part – la peur avec. J’étais comme tranché en moi-même, hésitant à m’aventurer plus loin. Ce sont les douloureux souvenirs du monde des «normaux » qui m’ont motivé. J’avançais alors, déterminé, dans le corridor qui servait d’entrée. Les murs étaient couverts, non pas de papier, mais de velours. Je n’en vu que quelques reflets bleutés alors que je me dirigeais vers une forte lumière rouge. Une lumière agité qui provenait probablement de spots. J’entendais distinctement la musique cette fois. Je pouvais voir quelques silhouettes s’agiter dans les rayons rouges. Je crois qu’elles dansaient. Il me sembla, pendant un court instant, qu’elles m’invitaient à danser avec elles. Des silhouettes sans noms, des rumeurs. Puis, je fis enfin mon entrée dans les lumières. Je venais de pénétrer dans la danse des silhouettes. Une pièce immense. Je n’aurais pas imaginé le lieu aussi volumineux. Il y avait beaucoup de gens, une cinquantaine au minimum. Certains assis, d’autres déambulant entre les tables et les rayons rouges. La salle était sombre et je pus difficilement en discerner les murs. Toujours debout, à peine sorti du corridor, je laissais mes yeux s’habituer à la semi-obscurité du lieu, observant ces ombres qui prenaient visages et formes. La musique se fut plus bruyante et plus puissante. Dans un coin de la salle jouait un groupe. Je pus distinguer un guitariste, un bassiste (a moins que ce ne soit un deuxième guitariste), un contrebassiste puis un chanteur. Ce dernier attira mon attention grâce au spot supplémentaire qui l’éclairait. Dans sa lumière bleuâtre, je réussis à lui distinguer de longues mèches blanches. Scrutant le font de la boite, j’aperçut un large escalier qui montait dans la pénombre. Des ombres le arpentaient dans les deux sens. Ma curiosité ne m’appela pas tout de suite a me poser des questions sur le sommet de l’escalier. Je préférai continuer mon inspection visuelle des lieux, qui se dessinaient de plus en plus nettement. Un long comptoir ornait entièrement le côté droit – du moins de ce que l’on en voyait d’où j’étais. C’est là que j’allais commencer ma soirée (bien entamée vu que ma montre indiquait plus de deux heures du matin). Je me suis donc frayé un chemin parmi les ombres. Il me semble avoir croisé quelqu’un qui portait un plateau. Une femme aux seins nus. Mais je n’en suis pas sur. Une fois arrivé au bar, je pus m’asseoir sur un tabouret qui, d’après moi, ne devait pas être des plus fiables. Derrière le comptoir, un néon vert éclaboussait les bouteilles, verres et autres récipients. Je me suis alors contenté d’attendre. Je n’sais pas trop si j’attendais le patron ou bien quelqu’un d’autre mais je l’attendais. Celui ou celle qui me donnerait mon ticket pour l’enfer de Dante. Et il vint. Ce fut tout simplement le barman. - Bienvenue a vous monsieur. » Me dit-il. Je me suis contenté de lever les yeux, le regardant bêtement. C’était un jeune homme aux traits fins, innocents. Je me suis demandé comment un garçon de ce style avait put se retrouver dans un endroit pareil. Mais j’y étais bien moi… Je ne savais que dire ni que faire. Evidement, je laissa s’échapper, quasi inconsciemment, un long HHHEEEUUU… qui me fut finalement plus bénéfique qu’aucune autre phrase. Il enchaîna de lui-même. - Premier soir, hein ! Je compris. Compris qu’il était de ce milieu, qu’il le connaissait très bien, au point de reconnaître les nouveaux visages. C’était un lieu où peu de gens venaient finalement. Mais lui, qui semblait si jeune, avait pénétré cet enfer paradisiaque bien avant moi. Il finit par s’accouder au bar, m’adressant un sourire amical. Je le lui rendit maladroitement. - Je connais presque tout le monde ici. »Me dit-il. Il eut un vif regard sur la salle. «A l’extérieur je croise souvent des habitués. Ils me sourient rapidement et continuent leurs journées avec leurs beaux costumes, leurs petites robes et leurs façades grand public. » Ses pommettes se dressèrent sur ses joues. - Mais dès qu’ils arrivent dans la boite, ils redeviennent eux. Ils se laissent allés parce qu’ils savent qu’ici, c’est fait pour ça. Ils n’ont pas honte. Ils restent eux-mêmes. » Il me rassurait, il le faisait bien. Il avait dit ça pour moi, c’était mon invitation, mon ticket. Une partie de ma peur s’effaça, mais je ne savais pas ce qui allait se passer. On disait tellement de choses dehors. Quels étaient les vérités et les mensonges ? Je n’ai pas osé lui demander cela. Il entreprit de le faire pour moi. - Personne n’est réellement grand public ou traditionnel. On a tous un côté sombre, une petite pièce obscure dans notre tête…beaucoup en on peur et c’est pour ça qu’ils crachent sur ceux qui …côtoient ces pièces. Ils disent des choses fausses à notre sujet. » Il connaissait bien son boulot, il me disait ce que j’avais besoin d’entendre. - Ils nous pensent pervers, dégénérés ou autre…tous des frustrés en vérité…mais ils tiennent tant à rester standard. » Je me contenta de remuer la tête de bas en haut, lui prouvant que j’étais d’accord. - Vous désirez boire quelque chose ? » Plus détendu, je me laissais tenter par une bière pression. Je bois rarement d’alcool, sauf exception. Alors qu’il préparait ma consommation, je fus pris d’une morbide fascination pour mon voisin de gauche, lui aussi accoudé au bar. De sombres cheveux châtains lui retombaient sur les épaules. Son visage était creux et sa bouche cerclée par un bouc. Il était vêtu d’un cuir aux manches suffisamment courtes pur que je puisse distinguer, dans l’éclat vert du néon, une cicatrice horizontale à son poignet alors qu’il portait son verre à ses lèvres. Pourquoi fasciné ? Par cette noirceur, quelque chose d’obscur qui se dégageait non pas de son look mais de ce simple trait de chair pâle sur ses veines. Séquelles d’un passé, d’un mystère. Le barman me donna mon breuvage puis reprit notre conversation, me tirant de ma contemplation. - Vous avez décidé d’ouvrir la porte de votre pièce. » Cette phrase était brève et m’invitait à la discussion. - je veux l’aérer. C’est plus une fenêtre que j’ai envie d’ouvrir ! Je voudrais…je voudrais de la lumière. » Il se mit à rire. - C’est exactement à cette métaphore que je voulais venir ! » Me dit-il, lumineusement. Je me mit aussi a rire, bien plus serein. - Et qu’est ce que monsieur désire ? Cette phrase, subitement dite avec sérieux et sous-entendu me fit l’effet d’un choc. Il était venu directement au sujet, la subtilité métaphorique mise de côté. Nous y voilà. Pensais-je. Je ne savais comment m’annoncer. Jamais je n’avais parlé de ce jardin secret. Comme si cet endroit me faisait devenir autre, je me mis à parler, sans aucune gêne, avec l’appuie de nos métaphores bien nommées… Moi-même fasciné/surpris par mon propre discourt ou plus par l’aisance avec laquelle je lui parlai. Il m’écoutait sans m’interrompre et surtout sans me juger. Sans me voir différemment parce que, quelque part, il ne me voyait pas. Je ne me reconnaissais pas. Débitant sans problème la sève de ma chambre obscure. Je réussis à lui dire ce que je voulais, mes envies, mes peurs. Je lui ai parlé des raisons qui m’ont décidé[ Elodie…], me laissant un pincement au cœur et suffisamment de rage au ventre pour continuer. Et lui, il m’écoutait. Juste ça. Il m’écoutait, sans pour autant devenir l’épaule à laquelle je me confiais car se n’était pas le but. Le but étant…d’ouvrir une fenêtre par laquelle la lumière pourrait passer et moi-même, par la même occasion, afin de faire vivre le fruit de cette pièce. Une fois mon discourt achevé, il me désigna du doigt une table dans un coin de la pièce. Inconsciemment, je jeta un rapide coup d’œil a son poignet, vierge de toutes traces de tranchant. - Allez-y. Juste un instant. » Je fus surpris. Pas de commentaire de sa part, d’indication ou autre. Juste ça : Allez-y. Après l’avoir remercier, je prit la direction de la table en question, ma bière à la main. Je m’installa sur une banquette rouge dont le siège me rappelait ceux des cinémas. Le barman, quant à lui, appela un autre homme qui se tenait derrière le comptoir. Ce dernier, qui s’affairait jusqu'à présent au nettoyage des verres, sorti du bar et disparut dans la [danse des silhouettes] foule. Je ne le revis plus. C’est alors que je me mit à attendre. Il y avait ça et là des couples qui dansaient. D’autres personnes étaient attablées à d’autres endroits. Certaines étaient seules (elles devaient attendre elles aussi) et d’autres accompagnées. A l’une des tables voisine, deux corps étaient allongés sur une banquette. L’uns sur l’autre, s’embrassant fougueusement. A côté d’eux, un homme les regardait faire, buvant de longues gorgées d’un cocktail quelconque, admirant le spectacle de ces deux garçons qui s’enlaçaient frénétiquement. Pour moi, l’attente ne fut pas si longue. Emergeant de je ne sais quel coin obscur, une plantureuse jeune femme vint à ma rencontre. - Salut. » Je ne lui ai pas répondu. Je me suis contenté de la regarder. Elle portait une veste en cuire – marron je crois – qui retombait majestueusement sur de fines hanches, elles-mêmes couvertes d’un pantalon noir. La veste ouverte laissait apparaître un décolleté plongeant. Ses cheveux bruns lui encadraient parfaitement le visage. Ils lui arrivaient sur les épaules en mèches éparses. Elle vint s’asseoir en face de moi, une cigarette à la main. Elle était belle. Sombre et belle. Un grain de peau doux a l’œil, des lèvres fines et peintes de noir, un regard accentué de cette même couleur, des yeux d’un bleu océan. Un regard où l’on se perdrait facilement des heures. Elle parla la première, me relançant une seconde fois. - Salut. » Je lui répondit, un peu perdu car je ne connaissais pas le processus. - Salut…eee…je m… » Elle me coupa dans mon élan, posant légèrement son index sur mes lèvres – sèches malgré la boisson. - Je ne veux pas savoir qui tu es. Je n’en ai pas le besoin. Ni ton nom, ni plus. Ici tu es… Je repris la parole. - Oui mais…c’est… et toi, qui… » Elle m’observa d’un air amusé. - Ho oui…pas besoin ». Je lui souris à mon tour, amusé de ma propre gêne qui venait de réapparaître. - Quel est le prénom que tu préfère pour une femme ? » Elodie fus celui qui me vint à l’esprit mais son évocation n’entrait pas dans le contexte du moment car c’était une fille trop… Sans trop m’attarder, je lui répondit au hasard. - Audrey. » - Alors je suis Audrey. » Du coin de l’œil, je remarquais que mon cher barman nous observait de derrière son comptoir. Il avait son éternel sourire dessiné sur le visage. D’un geste ample, il fit semblant de desserrer une cravate imaginaire. Je m’aperçut alors que j’avais le menton bas, comme intimidé par ma belle inconnue. Le geste du jeune homme me rendit mon aise. Relevant la tête, je m’adressa de nouveau à elle, avec plus d’assurance cette fois. - Alors Audrey, tu es ma délivrance. » - Si tu veux…moi je suis libre…je viens ici pour ça. Etre libre. Chercher des gens qui ont les mêmes fleurs que moi dans leurs jardins secrets. » Les métaphores étaient chéries ici. Bien sur, les mots se devaient d’être délicats. J’avais du mal à croire que cette femme avait des désirs en commun avec moi mais c’était pourtant le cas. Pas question d’argent ou autre, juste… juste les mêmes fleurs. Quelqu’un qui à une vie semblable à la mienne excepté qu’elle connaissait mieux «l’entrée des artistes » que moi. Elle prit une dernière bouffée de sa cigarette – une mentholée – qu’elle écrasa dans le cendrier de cristal posé sur la table. Elle saisit ma bière et en prie une gorgée. - Pas la peine d’en faire des tonnes, on n’est pas là pour ça. ». Elle se mordit la lèvre inférieure avant d’ajouter : - Ne nous enterrons pas dans une discussion. Si tu te sens près bien sur…» Je ne bougeais plus, non pas intimidé. Plutôt…imperturbable. J’ouvrais petit a petit mes portes et mes fenêtres. Elle le remarqua. Audrey me comprit. Je ne sais pas si j’étais près mais je ne l’aurais jamais su de toutes façons. Alors, elle me tendit la main. - Plus qu’à y aller… » Elle plongea son regard intense dans le mien. Le désir y était lisible. Tout en prenant cette même intensité dans mes yeux, je saisis sa paume. Je n’avais plus peur. Je n’avais plus de cravate. Voyant clairement la petite pièce sombre de mon esprit. Et la lumière fut. Pensais-je amusé. - Plus qu’à y aller ! » Répondis-je d’un ton décidé. Elle me sourit. Nos regards étaient enlacés alors que nous nous levions lentement. - Vient » dit-elle tendrement. De par nos mains jointes, elle m’entraîna. Nous prîmes la direction de l’escalier. Marchant paisiblement, sans nous lâcher, nous traversions la foule qui ne nous remarquait même pas. Enfin, nous étions devant le grand escalier. Fait de longues et larges marches de bois, il me procurait une sensation de puissance. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Certainement parce qu’il me menait là où j’avais toujours voulu aller. C’est un nouveau moi qui se manifestait. Alors que nous grimpions les marches, je vis plusieurs personnes le descendre. Plusieurs couples, des femmes, des hommes… De ses doigts, elle caressait lentement les miens alors que nous arrivions au sommet de l’escalier. La première chose que je pu voir une fois en haut était une rangée de portes. Adossée à l’une d’elle, deux femmes s’embrassaient. Audrey m’entraîna vers une des portes du fond. Elle s’y arrêta. Me sourit tout en me regardant longuement. Mes yeux perdus dans les siens, je n’avait pas remarqué qu’elle venait de tourner la poignée. La Porte s’ouvrit lentement. Puis entièrement. Détournant mes yeux de la belle, je vis une pièce sombre. Quelques lumières me permirent de distinguer le mur du font, orné d’un rideau rouge. Il y avait une silhouette dans cette pénombre. Assise sur ce que je supposais être un lit. Puis nous entrâmes tous deux. Elle referma la porte derrière moi, prenant sois de la verrouiller à double tour. En quelques pas, la pièce me parut moins sombre et je pu voir l’homme assis sur le rebord du lit. Il se leva et s’approcha de nous. Je ne pu détourner mon regard de lui. Plutôt grand, brun au regard sombre. Il m’adressa un sourire délicat que je lui rendit. Audrey venait de lancé sa veste de cuir sur un fauteuil (rouge, comme tout le reste de la pièce excepté le damier noir et blanc du sol). Alors que je contemplais le jeune homme, il me tendit la main. Audrey était déjà installée sur le lit. La lumière étant plus vive, je la scrutait des yeux. Elle me parut encore plus ravissante. Je me mit à la désirer, retirer ce qui lui restait de vêtements et … Lui aussi la désirait. Je le désirait aussi. Il me désirais aussi. Elle nous désirait… Oui, je suis sur. Je ne sais combien de temps nous sommes restés tous les trois. Je ne sais pas non plus qui ils étaient. Mais je savais que j’étais libre. Je venais de passer le cap. De faire quelque chose que j’aie toujours voulu, sans jamais l’avouer. Parfois, refuser de me l’avouer à moi-même. J’avais eu peur de l’après. Peur d’être écœuré de l’avoir fais. Mais ce ne fut pas le cas, pas sur le moment. Des nuits plus tard, cette pensée me révulsait puis l’intérêt, l’envie me revenait. L’inconnu était discrètement parti une fois l’acte accompli. Audrey, elle, avait pris le temps de se rhabiller. Nous étions tous deux dans un silence apaisant, entrain de méditer sur ce qui venait de se passer. Moi bien plus qu’elle étant donné qu’elle n’en était pas à sa première fois. Elle m’adressa la parole alors que je finissait d’attacher mes lacets. - Alors, pas de remords ? ». - Non, pas un. ». Elle me sourit puis d’un signe de la main, me fit un au revoir. Un adieu ? Qui sais ?! Elle s’éclipsa de la chambre. J’étais bien. Et les autres – les « normaux », Elodie et ses ailes, le reste en somme – me parurent à mille lieux d’ici. Sans pourtant les avoir oublié, j’étais comme une chenille qui vient de muer. Je considérais une nouvelle vie, lâchant prise du reste. Tout ne fait que passer, que se soit le bonheur comme la douleur, rien ne perdure. Cette pensée ne me quitta plus. Tout passe. J’ai alors à mon tour quitté la chambre. C’est alors que je l’ai vu. Allant dans le sens opposé du mien, au coude d’une jeune fille, Elodie montait l’escalier en direction des chambres. Nos regards se sont croisés. Je n’me suis pas arrêté et elle non plus. Je sais se qu’elle a ressenti, je l’ai moi-même ressenti. Je compris à cette instant que chaque ange à ses cornes. Les « normaux », en réalité, n’existent pas. J’y avait déjà songé sans en prendre réellement compte mais cette fois, la réalité m’a rattrapé. Ce que je fuyait le plus était revenu avec un autre visage là où je ne l’attendait pas. Là ou je ne m’attendait plus. Ça ne m’a pas détruit, ça m’a forgé. Tout ce qui ressemble à un ange ne reflète pas forcément un ange. Mais qui peut dire ce qu’un ange ? Qui peut vraiment donné la notion de mal et de bien ? Parce que rien n’est défini. Parce que tout est relatif. Parce que tout passe. Alors le diable gagne ses ailes. Que la lumière soit! (Et surtout qu’elle reste.) FIN
 


Rencontres très sulfureuses, très très chaud !
 Mmm j’ai envie je mouille déjà …

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Par meet68 - Publié dans : HISTOIRES BISEX
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